ArcelorMittal: va devoir attendre dans le dossier ILVA.
31 December 2014 - 8:40PM
Cercle Finance
(CercleFinance.com) - ArcelorMittal, qui lorgne officiellement sur
la méga-aciérie d'ILVA située tout contre Tarente, dans le Sud de
la botte italienne, risque de devoir attendre une réponse plus
longtemps que prévu. Le gouvernement italien se donne désormais de
18 à 36 mois pour trouver un repreneur à ce site aussi polluant que
déficitaire, propriété du groupe Riva mais depuis un an et demi
sous administration spéciale de l'Etat.
En effet, le 24 décembre le gouvernement italien, emmené par le
président du conseil Matteo Renzi, a annoncé un plan de
'revitalisation' de la région de Tarente qui, chiffré entre un et
deux milliards d'euros, comprend notamment la modernisation et
l'expansion des infrastructures portuaires de la ville.
ILVA, qui compte parmi les plus importants sites sidérurgiques
d'Europe, est aussi concerné : depuis juin 2013, cette usine
déficitaire et très contestée pour ses rejets polluants est
administrée par un 'commissaire extraordinaire' ('commissario
straordinario') nommé par le gouvernement. Il s'est d'abord agi
d'Enrico Bondi, qui en juin 2014 a été remplacé par Piero
Gnudi.
Le titulaire du poste va encore changer au 1er janvier 2015, a
annoncé le gouvernement. Le nom du nouveau commissaire n'a pas
encore filtré, mais ce dernier sera chargé, a déclaré Matteo Renzi,
d'organiser la dépollution du site d'ILVA puis, dans un horizon
estimé entre 18 et 36 mois, de trouver un repreneur pour l'usine.
C'est ce qui a été interprété comme une nationalisation
partielle. Il s'agit aussi, grosso modo, des missions qui étaient
déjà assignées aux commissaires précédents, quoique selon des
termes plus fermes.
En effet, dans un document diffusé le 10 octobre dernier, Piero
Gnudi indiquait qu'il s'était adjoint les services de la banque
d'affaires Rothschild, du cabinet de conseil Boston Consulting
Group et de l'étude d'avocats Lombardi Molinari Segni pour trouver
un repreneur. 'A l'heure actuelle, des négociations sont toujours
en cours, et elles devraient déboucher d'ici la fin de l'année',
pouvait-on lire alors.
Parmi les candidats : le géant européen de l'acier et du minerai de
fer ArcelorMittal. Fin novembre, le géant sidérurgique européen
avait présenté, de concert avec transformateur et distributeur
d'acier italien Marcegaglia, une offre non contraignante de reprise
d'ILVA. Ses modalités financières n'avaient pas filtré.
Les analystes d'Aurel BGC indiquaient alors que l'aciérie d'ILVA
emploie 16.000 personnes dans les Pouilles et se trouve dans le
collimateur de Bruxelles en raison de la pollution qu'elle génère.
Elle est en outre très déficitaire mais les autorités italiennes ne
seraient guère enthousiastes à l'idée de la céder à
ArcelorMittal.
En effet, le 16 octobre dernier, la Commission européenne a rappelé
qu'elle enjoignait une fois de plus à l'Italie de faire en sorte
que l'usine d'ILVA respecte les directives relatives à la
pollution, pointant notamment 'les émissions incontrôlées qui
interviennent durant la production d'acier', ce qui a 'un impact
sérieux' sur la santé des populations environnantes, notamment en
ce qui concerne la prévalence de cancers.
A l'automne, leurs confrères d'Exane BNP Paribas écrivaient
qu''ILVA est un actif clé pour le groupe non coté Riva, l'un des
principaux sidérurgistes d'Europe avec une capacité de plus de 14
millions de tonnes par an, dont 11,5 millions de tonnes pour son
site de Tarente (ILVA)'.
De ce fait, l'éventuelle acquisition d'ILVA par ArcelorMittal et
Marcegaglia pourrait conduire à une réduction significative des
surcapacités d'acier européennes, qu'Exane évaluait alors entre 30
et 35 millions de tonnes.
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