Pour réduire sa dette, ArcelorMittal (MT.FR) n'a pas pourtant pas démérité. Entre la fin 2008 et la fin 2015, le premier producteur mondial d'acier a pratiquement divisé par deux son endettement net, à près de 15 milliards de dollars, et plus que doublé la maturité de sa dette, à 6,3 ans.



Malgré cela, le spectre d'un appel au marché continue de planer sur l'industriel. D'autant que le sidérurgiste évolue dans un environnement qui pourrait rester durablement dégradé.





Un bilan solide... en théorie





Sur le papier, ArcelorMittal n'est pas contraint de lancer une augmentation de capital.



Son ratio dette nette sur excédent brut d'exploitation (Ebitda) devrait ressortir à 2,9 à la fin de l'exercice 2015, et à 3 fin 2016, selon Jefferies, alors que ses banques l'autorisent à supporter un endettement représentant jusqu'à 4,25 fois son excédent brut d'exploitation.



Un recours au marché serait d'autant plus douloureux pour ses actionnaires actuels qu'à 3,3 euros, le titre ArcelorMittal cote à des plus bas de plus de dix ans, ce qui rendrait l'opération particulièrement dilutive, et que la famille Mittal ne détient déjà plus que 39,39% de ses parts.





Mais une dette néanmoins trop élevée





L'industriel n'en reste pas moins plombé par son endettement. "La dette nette d'ArcelorMittal est tout simplement trop élevée pour une entreprise évoluant dans un secteur très cyclique", a estimé Jefferies. Cette dette est jugée spéculative aussi bien par Standard & Poor's que Moody's et Fitch Ratings.



D'après Exane BNP Paribas, ArcelorMittal pourrait en l'absence d'autres mesures être amené à procéder à une augmentation de capital de 3 milliards de dollars, soit 2,8 milliards d'euros, pour renforcer son bilan. En comparaison, la capitalisation boursière du groupe est désormais inférieure à 5,34 milliards d'euros.





Pas de solution miracle





Malheureusement, les alternatives sont peu nombreuses, ou difficiles à mettre en oeuvre.



ArcelorMittal a déjà fortement réduit ses dépenses d'investissement et son dividende. D'éventuelles cessions d'actifs seraient difficiles à réaliser à bon prix dans la conjoncture sectorielle actuelle, marquée par des prix déprimés en raison d'une faible demande et de surcapacités, notamment en Chine. La mise en place de nouvelles mesures de restructuration poserait la question de leur financement.



Enfin, mieux vaut ne pas compter sur une amélioration de la conjoncture. D'après Jefferies, les surcapacités du secteur de l'acier chinois sont telles qu'il pourrait falloir des années, voire une décennie entière, pour les résorber. En supposant que la volonté politique soit réellement là.





Faute de plan, le titre restera sous pression





Le marché devrait rester méfiant. En 2013, ArcelorMittal s'était résolu à lever 4 milliards de dollars en échange de nouvelles actions et d'obligations convertibles. Une opération qui avait été réalisée malgré un ratio d'endettement encore inférieur à celui de 3 alors autorisé par ses banques.



Pour dissiper les craintes des investisseurs, le sidérurgiste contrôlé par la famille Mittal doit encore leur présenter un plan crédible de sa réduction de sa dette.





- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: ECH





(END) Dow Jones Newswires



January 13, 2016 09:28 ET (14:28 GMT)




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