La crainte d'un appel au marché d'ArcelorMittal est justifiée - DJ Plus
14 January 2016 - 1:48AM
Bourse Web Dow Jones (French)
Pour réduire sa dette, ArcelorMittal (MT.FR) n'a pas pourtant
pas démérité. Entre la fin 2008 et la fin 2015, le premier
producteur mondial d'acier a pratiquement divisé par deux son
endettement net, à près de 15 milliards de dollars, et plus que
doublé la maturité de sa dette, à 6,3 ans.
Malgré cela, le spectre d'un appel au marché continue de planer sur
l'industriel. D'autant que le sidérurgiste évolue dans un
environnement qui pourrait rester durablement dégradé.
Un bilan solide... en théorie
Sur le papier, ArcelorMittal n'est pas contraint de lancer une
augmentation de capital.
Son ratio dette nette sur excédent brut d'exploitation (Ebitda)
devrait ressortir à 2,9 à la fin de l'exercice 2015, et à 3 fin
2016, selon Jefferies, alors que ses banques l'autorisent à
supporter un endettement représentant jusqu'à 4,25 fois son
excédent brut d'exploitation.
Un recours au marché serait d'autant plus douloureux pour ses
actionnaires actuels qu'à 3,3 euros, le titre ArcelorMittal cote à
des plus bas de plus de dix ans, ce qui rendrait l'opération
particulièrement dilutive, et que la famille Mittal ne détient déjà
plus que 39,39% de ses parts.
Mais une dette néanmoins trop élevée
L'industriel n'en reste pas moins plombé par son endettement. "La
dette nette d'ArcelorMittal est tout simplement trop élevée pour
une entreprise évoluant dans un secteur très cyclique", a estimé
Jefferies. Cette dette est jugée spéculative aussi bien par
Standard & Poor's que Moody's et Fitch Ratings.
D'après Exane BNP Paribas, ArcelorMittal pourrait en l'absence
d'autres mesures être amené à procéder à une augmentation de
capital de 3 milliards de dollars, soit 2,8 milliards d'euros, pour
renforcer son bilan. En comparaison, la capitalisation boursière du
groupe est désormais inférieure à 5,34 milliards d'euros.
Pas de solution miracle
Malheureusement, les alternatives sont peu nombreuses, ou
difficiles à mettre en oeuvre.
ArcelorMittal a déjà fortement réduit ses dépenses d'investissement
et son dividende. D'éventuelles cessions d'actifs seraient
difficiles à réaliser à bon prix dans la conjoncture sectorielle
actuelle, marquée par des prix déprimés en raison d'une faible
demande et de surcapacités, notamment en Chine. La mise en place de
nouvelles mesures de restructuration poserait la question de leur
financement.
Enfin, mieux vaut ne pas compter sur une amélioration de la
conjoncture. D'après Jefferies, les surcapacités du secteur de
l'acier chinois sont telles qu'il pourrait falloir des années,
voire une décennie entière, pour les résorber. En supposant que la
volonté politique soit réellement là.
Faute de plan, le titre restera sous pression
Le marché devrait rester méfiant. En 2013, ArcelorMittal s'était
résolu à lever 4 milliards de dollars en échange de nouvelles
actions et d'obligations convertibles. Une opération qui avait été
réalisée malgré un ratio d'endettement encore inférieur à celui de
3 alors autorisé par ses banques.
Pour dissiper les craintes des investisseurs, le sidérurgiste
contrôlé par la famille Mittal doit encore leur présenter un plan
crédible de sa réduction de sa dette.
- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71;
ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: ECH
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