Le géant de la sidérurgie ArcelorMittal (MT.FR) s'attend à une
hausse de sa rentabilité en 2014, après avoir accusé une nouvelle
perte nette et une baisse de son résultat opérationnel l'an
dernier, en raison du ralentissement économique mondial qui
continue de peser sur la demande en acier.
L'aciériste a indiqué jeudi tabler sur un résultat opérationnel y
compris amortissement, dépréciations et éléments exceptionneles
(Ebitda) d'environ 8 milliards de dollars cette année. En 2013,
l'Ebitda est ressorti à 6,9 milliards de dollars, contre 7,7
milliards en 2012, conformément à l'objectif du producteur d'acier
qui visait un Ebitda supérieur à 6,5 milliards de dollars.
Sur la base du sous-jacent, le groupe indique que l'Ebitda annuel
ressort en amélioration de 10,3% par rapport à celui de 2012.
Le chiffre d'affaires de 2013 s'est inscrit à 79,4 milliards de
dollars, en baisse de 5,7%. ArcelorMittal accuse toujours une perte
nette annuelle, de 2,5 milliards de dollars, mais réduite par
rapport à la perte de 3,3 milliards de 2012.
Dans ce contexte, ArcelorMittal a poursuivi ses réductions de
coûts. A la fin décembre, l'aciériste avait réalisé 1,1 milliard de
dollars de gains de gestion annualisés, après 800 millions sur les
neuf premiers mois de 2013, conformément à son objectif
d'amélioration des coûts de 3 milliards de dollars pour la fin
2015.
Reprise attendue de la demande d'acier en Europe
Pour le seul quatrième trimestre, le chiffre d'affaires du groupe
s'est inscrit à 19,8 milliards de dollars, en hausse de 2,8% par
rapport à la même période de 2012, pour un Ebitda de 1,9 milliard
de dollars (+22,7% sur un an).
Dans un communiqué séparé, ArcelorMittal a indiqué que sa division
Plats Carbone Europe avait enregistré une perte opérationnelle de
366 millions d'euros au quatrième trimestre, contre une perte de
131 millions d'euros un an auparavant, en raison de charges de
restructuration liées au plan social mis en place à Liège et à la
révision du dossier de Florange.
Le groupe s'attend néanmoins à ce que la reprise amorcée en Europe
favorise un rebond de la demande d'acier européenne, qui devrait
augmenter d'environ 2% en 2014.
Dette réduite
La dette nette d'ArcelorMittal a atteint fin décembre 16,1
milliards de dollars, en baisse par rapport aux 17,8 milliards
comptabilisés à la fin septembre et aux 21,8 milliards enregistrés
fin 2012. Lors de la publication de ses résultats du troisième
trimestre, l'aciériste avait confirmé prévoir une dette nette
ramenée à environ 17 milliards de dollars au quatrième trimestre
2013.
Le groupe a réitéré son objectif à moyen terme d'une dette nette
réduite à 15 milliards de dollars.
ArcelorMittal va proposer à ses actionnaires le versement d'un
dividende de 0,20 dollar par action au titre de l'exercice 2013,
stable par rapport à 2012.
LE COMMENTAIRE DE L'ENTREPRISE:
"Les mesures que nous avons mises en oeuvre pour renforcer notre
activité continuent de produire des résultats positifs. En 2013,
nous avons réalisé une augmentation de 11% de l'Ebitda sous-jacent,
atteint un flux de trésorerie disponible positif et terminé l'année
avec une dette nette à son niveau le plus bas depuis la création
d'ArcelorMittal en 2006. L'amélioration de la situation économique
dans son ensemble nous a conduits à redémarrer quelques projets
d'expansion sidérurgique stratégiques", a déclaré Lakshmi Mittal,
le PDG d'ArcelorMittal, cité dans un communiqué.
"Par ailleurs, nous avons accru notre capacité à servir les marchés
automobile et énergétique en pleine croissance de l'Alena à travers
l'accord que nous avons conclu pour acquérir les installations de
laminage de ThyssenKrupp à Calvert, en Alabama. Nous conservons un
optimisme prudent sur les prévisions pour 2014 et prévoyons une
amélioration de l'Ebitda qui devrait avoisiner les 8 milliards de
dollas pour l'ensemble de l'année", a-t-il ajouté.
Dans un communiqué séparé, le directeur général du Segment Plats
Carbone Europe, Geert Van Poelvoorde, a déclaré : "Nous observons
les effets positifs de l'optimisation des actifs et d'une
amélioration de la performance opérationnelle de toutes les
aciéries du segment Plats Carbone Europe dans les résultats de
2013. Avec une reprise de la demande sous-jacente d'acier et une
amorce de restockage, nous devrions voir la demande européenne
d'acier augmenter d'environ 2% en 2014".
LE CONTEXTE:
Confronté au ralentissement économique mondial, qui pèse sur la
demande en acier, ArcelorMittal a accusé une forte baisse de ses
résultats ces dernières années qui l'ont poussé à entreprendre
d'importantes restructurations. Le groupe a réduit ses capacités de
production en Europe de l'Ouest, et notamment en France où la
fermeture de haut-fourneaux a engendré des conflits sociaux.
ArcelorMittal est aussi contraint de procéder à des cessions
d'actifs non stratégiques pour tenter de réduire une importante
dette financière. Le géant de l'acier a ainsi cédé en octobre une
partie de sa participation dans le premier producteur turc d'aciers
plats, dont il détient encore 12%.
Le groupe commence toutefois à percevoir l'amélioration de la
conjoncture, notamment aux Etats-Unis et plus modérement en Europe.
Début octobre, l'aciériste a dévoilé un projet d'investissement de
92 millions d'euros dans la réfection d'un haut-fourneau sur son
site de Dunkerque (Nord).
Il a également racheté en janvier l'aciérie de ThyssenKrupp en
Alabama aux côtés du japonais Nippon Steel & Sumitomo Metal
(5401.TO) pour 1,55 milliard d'euros.
A la Bourse de Paris, le titre, coté également à Amsterdam, a
clôturé jeudi à 12,39 euros, portant son repli depuis le début de
l'année à 4,4%.
- Blandine Hénault, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 53;
blandine.henault@wsj.com
COMMUNIQUES FINANCIERS D'ARCELORMITTAL :
http://corporate.arcelormittal.com/investors/results
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