Le géant de la sidérurgie ArcelorMittal (MT.FR) s'attend à une
hausse de sa rentabilité en 2014, après avoir accusé une nouvelle
perte nette et une baisse de son résultat opérationnel l'an
dernier, dans un contexte de reprise en Europe et aux
Etats-Unis.
L'aciériste a indiqué jeudi tabler sur un résultat opérationnel y
compris amortissement, dépréciations et éléments exceptionneles
(Ebitda) d'environ 8 milliards de dollars cette année. En 2013,
l'Ebitda est ressorti à 6,9 milliards de dollars, contre 7,7
milliards en 2012, conformément à l'objectif du producteur d'acier
qui visait un Ebitda supérieur à 6,5 milliards de dollars.
La prévision d'Ebitda du groupe s'appuie sur un rebond attendu
cette année de la demande d'acier en Europe et aux Etats-Unis.
ArcelorMittal prévoit ainsi une progression d'environ 1,5% à 2,5%
de la consommation européenne d'acier, contre un repli de 0,6% en
2013, grâce à la reprise de l'activité dans le secteur
manufacturier. Aux Etats-Unis, l'aciériste table sur à une
progression de 3,5% à 4,5% de la demande cette année, contre un
repli de 0,5% en 2013.
Au total, la demande mondiale en acier devrait augmenter de 3,5% à
4% en 2014.
A la Bourse de Paris, le titre, coté également à Amsterdam,
grimpait vendredi de 3,8% à 12,87 euros, signant la plus forte
hausse de l'indice CAC 40 (-0,1%).
Perte nette de 2,5 mds de dollars
Confronté au recul de la demande en 2013, le chiffre d'affaires
d'ArcelorMittal s'est inscrit à 79,4 milliards de dollars, en
baisse de 5,7%. L'aciériste accuse toujours une perte nette
annuelle, de 2,5 milliards de dollars, mais réduite par rapport à
la perte de 3,3 milliards de 2012.
Dans ce contexte, le groupe a poursuivi ses réductions de coûts. A
la fin décembre, il avait réalisé 1,1 milliard de dollars de gains
de gestion annualisés, après 800 millions sur les neuf premiers
mois de 2013, conformément à son objectif d'amélioration des coûts
de 3 milliards de dollars pour la fin 2015.
Pour le seul quatrième trimestre, le chiffre d'affaires du groupe
s'est inscrit à 19,8 milliards de dollars, en hausse de 2,8% par
rapport à la même période de 2012, pour un Ebitda de 1,9 milliard
de dollars (+22,7% sur un an).
Dépréciations
Dans un communiqué séparé, ArcelorMittal a indiqué que sa division
Plats Carbone Europe avait enregistré une perte opérationnelle de
366 millions d'euros au quatrième trimestre, contre une perte de
131 millions d'euros un an auparavant, en raison de charges de
restructuration liées au plan social mis en place à Liège et à la
révision du dossier de Florange.
L'aciériste a aussi passé des charges de restructuration sur ses
filiales en Chine, en Corée du Sud et en Afrique du Sud. Au total,
les charges de restructuration ont atteint 379 millions de dollars
sur le quatrième trimestre.
ArcelorMittal a par ailleurs passé des dépréciations de 304
millions de dollars sur la même période liées à la mine de
Thabazimbi en Afrique du Sud et au projet de minerai de fer en
Mauritanie. Ce montant est toutefois très loin des 4,8 milliards de
dépréciations que le groupe avait enregistré au quatrième 2012 en
raison de dépréciations de survaleur ('goodwill') sur ses
exploitations en Europe.
Dette réduite
La dette nette d'ArcelorMittal a atteint fin décembre 16,1
milliards de dollars, en baisse par rapport aux 17,8 milliards
comptabilisés à la fin septembre et aux 21,8 milliards enregistrés
fin 2012. Lors de la publication de ses résultats du troisième
trimestre, l'aciériste avait confirmé prévoir une dette nette
ramenée à environ 17 milliards de dollars au quatrième trimestre
2013.
Le groupe a réitéré son objectif à moyen terme d'une dette nette
réduite à 15 milliards de dollars.
ArcelorMittal va proposer à ses actionnaires le versement d'un
dividende de 0,20 dollar par action au titre de l'exercice 2013,
stable par rapport à 2012.
LE COMMENTAIRE DE L'ENTREPRISE:
"Les mesures que nous avons mises en oeuvre pour renforcer notre
activité continuent de produire des résultats positifs. En 2013,
nous avons réalisé une augmentation de 11% de l'Ebitda sous-jacent,
atteint un flux de trésorerie disponible positif et terminé l'année
avec une dette nette à son niveau le plus bas depuis la création
d'ArcelorMittal en 2006. L'amélioration de la situation économique
dans son ensemble nous a conduits à redémarrer quelques projets
d'expansion sidérurgique stratégiques", a déclaré Lakshmi Mittal,
le PDG d'ArcelorMittal, cité dans un communiqué.
"Par ailleurs, nous avons accru notre capacité à servir les marchés
automobile et énergétique en pleine croissance de l'Alena à travers
l'accord que nous avons conclu pour acquérir les installations de
laminage de ThyssenKrupp à Calvert, en Alabama. Nous conservons un
optimisme prudent sur les prévisions pour 2014 et prévoyons une
amélioration de l'Ebitda qui devrait avoisiner les 8 milliards de
dollas pour l'ensemble de l'année", a-t-il ajouté.
Dans un communiqué séparé, le directeur général du Segment Plats
Carbone Europe, Geert Van Poelvoorde, a déclaré : "Nous observons
les effets positifs de l'optimisation des actifs et d'une
amélioration de la performance opérationnelle de toutes les
aciéries du segment Plats Carbone Europe dans les résultats de
2013. Avec une reprise de la demande sous-jacente d'acier et une
amorce de restockage, nous devrions voir la demande européenne
d'acier augmenter d'environ 2% en 2014".
LE CONTEXTE:
Confronté au ralentissement économique mondial, qui pèse sur la
demande en acier, ArcelorMittal a accusé une forte baisse de ses
résultats ces dernières années qui l'ont poussé à entreprendre
d'importantes restructurations. Le groupe a réduit ses capacités de
production en Europe de l'Ouest, et notamment en France où la
fermeture de haut-fourneaux a engendré des conflits sociaux.
ArcelorMittal est aussi contraint de procéder à des cessions
d'actifs non stratégiques pour tenter de réduire une importante
dette financière. Le géant de l'acier a ainsi cédé en octobre une
partie de sa participation dans le premier producteur turc d'aciers
plats, dont il détient encore 12%.
Le groupe commence toutefois à percevoir l'amélioration de la
conjoncture, notamment aux Etats-Unis et plus modérement en Europe.
Début octobre, l'aciériste a dévoilé un projet d'investissement de
92 millions d'euros dans la réfection d'un haut-fourneau sur son
site de Dunkerque (Nord).
Il a également racheté en janvier l'aciérie de ThyssenKrupp en
Alabama aux côtés du japonais Nippon Steel & Sumitomo Metal
(5401.TO) pour 1,55 milliard d'euros.
- Blandine Hénault, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 53;
blandine.henault@wsj.com
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