Les récentes turpitudes boursières à Shanghai et Shenzhen et les doutes sur la capacité de Pékin à soutenir la croissance chinoise n'ont apparemment pas affecté le climat des affaires de la zone euro.



En juillet, le secteur manufacturier dans la zone euro a poursuivi son expansion à un rythme à peine inférieur à celui du mois de juin, selon l'indicateur PMI définitif publié lundi par Markit Economics.



Passées les frayeurs au sujet d'une sortie imminente de la Grèce de la zone euro, de nombreux investisseurs s'inquiètent pourtant des conséquences sur l'économie mondiale d'un coup de frein encore plus marqué de l'activité en Chine.



C'est le cas notamment après une série d'indicateurs avancés mitigés. L'indice PMI provisoire du secteur manufacturier de la Chine est ainsi tombé à son plus bas niveau en deux ans en juillet, selon les données publiée lundi par Caixin Media et Markit.



Un sujet souvent relégué au second plan



Jusqu'ici les signes de contagion à l'activité des entreprises européennes sont restés limités. Ces dernières semaines, certaines entreprises européennes et américaines, notamment du secteur automobile, ont évoqué une situation plus difficile dans certains pays émergents, y compris la Chine, à l'occasion de la publication de leurs résultats au 30 juin.



Mais, de manière générale, les grands groupes se sont montrés plutôt rassurants, s'estimant en mesure de résister à un contexte moins porteur dans ces pays. ArcelorMittal (MT.AE), par exemple, a maintenu ses objectifs pour l'ensemble de 2015, en raison d'une situation toujours favorable en Europe et en Amérique du nord. Le groupe sidérurgique et minier est pourtant soumis à une concurrence très rude des producteurs d'acier chinois, que le ralentissement de l'activité dans leur pays incite à exporter massivement, quitte à sacrifier les prix.



Les analystes de Bank of America Merrill-Lynch notent que le "boulet chinois" a jusqu'ici été globalement compensé par la reprise constatée aux Etats-Unis et en Europe. Ceci se vérifie même en Allemagne, où l'activité économique reste pourtant très exposée à l'évolution de la demande dans les pays émergents. Les indicateurs PMI publiés ce lundi en zone euro confortent ce point de vue.



Confiance et matières premières



Reste que le risque lié à une demande chinoise de plus en plus modérée ne doit pas être négligé. Au-delà du traditionnel canal de transmission économique des échanges commerciaux, il existe aussi un risque de contagion à travers la confiance des acteurs économiques, soulignent les conjoncturistes de Morgan Stanley. "Les incertitudes liées à la croissance mondiale, y compris la Chine, assombrissent les perspectives pour le second semestre en zone euro," préviennent-t-ils.



Le ralentissement chinois affecte aussi l'activité des entreprises européennes ou américaines par le biais du prix des matières premières. En faisant chuter les cours mondiaux du pétrole ou les métaux industriels, cette baisse de régime vient peser sur les perspectives en termes de prix pour de nombreux secteurs comme la chimie ou la sidérurgie.



Bien qu'elle soit pour l'instant reléguée au second plan derrière la fragile reprise européenne, la menace chinoise n'en est pas moins concrète.



-Yann Morell y Alcover, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75; yann.morellyalcover@wsj.com (ed/EC)



"Le Market Blog" est le blog économique et financier du Service français de Dow Jones Newswires.

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