ArcelorMittal (MT.FR) a annoncé vendredi son intention de lever
4 milliards de dollars, à travers une augmentation de capital de 3
milliards de dollars et la cession, d'ici à la fin du mois de juin,
de sa participation de 35% dans Gestamp, afin de renforcer son
bilan dans un contexte de chute des prix des matières premières et
de surcapacités dans le secteur de l'acier.
La famille Mittal, principale actionnaire du groupe, a annoncé
qu'elle contribuerait à cette augmentation de capital à hauteur de
sa participation, soit environ 1,1 milliard de dollars. A la fin de
l'année dernière, la famille Mittal détenait 39,4% du capital du
géant de l'acier.
Grâce à ces mesures, la dette nette du groupe devrait être ramenée
à moins de 12 milliards de dollars, ce qui représente moins de 2,2
fois son excédent brut d'exploitation 2015, a-t-il indiqué dans un
communiqué. La dette nette d'ArcelorMittal s'établissait à 15,7
milliards de dollars fin 2015, contre 16,8 milliards de dollars un
an plus tôt.
"Cette augmentation de capital, associée à la vente de notre
participation minoritaire dans Gestamp, permettra d'assurer la
robustesse de notre activité dans n'importe quelles conditions de
marché et place ArcelorMittal dans une position de force, grâce à
laquelle il pourra encore améliorer sa performance", a déclaré
Lakshmi Mittal, PDG d'ArcelorMittal.
L'année 2016 s'annonce difficile
Dans un communiqué séparé, le groupe industriel a publié ses
résultats annuels et annoncé le lancement d'un plan stratégique à
l'horizon 2020, dans le but d'accroître structurellement son
excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 3 milliards de dollars et
de dégager un free cash-flow annuel supérieur à 2 milliards de
dollars.
A plus court terme, ArcelorMittal s'attend à une baisse de son
excédent brut d'exploitation au premier trimestre 2016, par rapport
à celui de 1,1 milliard de dollars dégagé au dernier trimestre
2015. Pour 2016, et hors amélioration du marché de l'acier, le
sidérurgiste table sur un excédent brut d'exploitation annuel
supérieur à 4,5 milliards de dollars, contre 5,2 milliards de
dollars en 2015.
"2016 constituera une nouvelle année difficile pour nos
industries", a déclaré Lakshmi Mittal, le PDG du groupe, dans un
communiqué. A l'instar de nombreux secteurs des matières premières,
notamment le pétrole, l'industrie de l'acier est confrontée à une
chute de la demande et à des surcapacités, notamment en Chine.
Lourde perte en 2015
Dans ce contexte et compte tenu de dépréciations de 4,8 milliards
de dollars et de charges exceptionnelles d'un montant de 1,4
milliard de dollars, ArcelorMittal a accusé une perte nette de 7,9
milliards de dollars en 2015, contre un déficit de 1,1 milliard de
dollars en 2014. Hors éléments exceptionnels, la perte s'est
établie à 300 millions de dollars, contre un bénéfice de 400
millions de dollars en 2014.
Les annonces du groupe pénalisaient l'action ArcelorMittal
vendredi. A 14h00, le titre perdait 6% à 3,47 euros.
En revanche, le coût pour assurer 10 millions d'euros de dettes
d'ArcelorMittal (MT.FR) pendant cinq ans contre un défaut, via des
CDS ("credit-default swap"), a diminué de 12%, à 869.000 dollars,
selon les données de Markit. Ce coût s'inscrit désormais en baisse
de 23% par rapport au pic de cette année de 1,1 million de dollars
atteint le 6 janvier.
Arcelormittal a décidé de faire appel aux actionnaires plutôt que
de recourir uniquement à des cessions d'actifs, en raison de signes
indiquant que le marché de l'acier a atteint son point bas, a
expliqué vendredi le directeur financier du groupe, Aditya
Mittal.
"Nous devons nous assurer que nous ne détruisons pas de valeur" en
cédant des actifs, a-t-il déclaré aux journalistes. "La décision
offrant le plus de valeur [est] une augmentation de capital",
a-t-il ajouté.
La baisse des prix de l'acier sur les marchés régionaux du groupe
et une offre excédentaire en provenance de Chine, premier
producteur mondial d'acier, ont plombé la performance de
l'aciériste et de ses concurrents. La Chine a exporté des montants
records d'acier vers l'Europe et d'autres marchés dans un contexte
de diminution de la demande sur son marché national. Le prix moyen
de l'acier au niveau mondial a chuté de 23% l'an dernier, selon le
cabinet de conseil MEPS International Ltd, tandis que le prix de
référence du minerai de fer a dégringolé de 43% au cours de la même
période.
L'insuffisance de la demande et la baisse des prix ont conduit
d'autres groupes miniers et de métaux à faire appel à leurs
actionnaires pour renflouer leurs finances, alors que les
investisseurs doutent de leur capacité à financer leurs
emprunts.
Aditya Mittal a observé que "la période la plus difficile pour les
prix de l'acier et les coûts a été atteinte vers la fin de 2015".
Le directeur financier s'attend à ce que les prix de l'acier
montent, soutenus par les actions engagées aux Etats-Unis, en
Europe et ailleurs contre le bond des exportations d'acier en
provenance de Chine. La demande mondiale d'acier devrait rester
stable par par rapport à la contraction de 2,2% accusée l'année
dernière, a indiqué le groupe.
-Alex MacDonald et Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires
(Version française Maylis Jouaret, Emilie Palvadeau) ed: VLV -
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February 05, 2016 08:10 ET (13:10 GMT)
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