Pour briller, Rubis est condamné à la croissance externe
08 January 2013 - 10:31PM
Bourse Web Dow Jones (French)
Réalisé après un exercice 2012 relativement pauvre en
acquisitions, le dernier rachat de Rubis (RUI.FR) met en valeur le
rôle pivot de la croissance externe dans le développement du groupe
de distribution et de stockage de produits pétroliers.
Faute de nouvelle acquisition, la croissance du groupe aurait
sensiblement ralenti en 2013. Après un bond de 27,3% en 2011, le
bénéfice net de Rubis est attendu en hausse de 29,3% en 2012, mais
ne devrait plus progresser que de 10,3% cette année, selon le
consensus des analystes réalisé par FactSet.
L'opération en Jamaïque saluée
L'intégration en 2013 des activités de distribution de carburant en
Jamaïque du fonds d'investissement Blue Equity devrait redonner un
coup de fouet à la croissance de l'entreprise et permettre de
réaliser des synergies. L'activité représente environ 12% des
volumes de sa division Energie, qui génère environ 85% du chiffre
d'affaires de Rubis. Le groupe pourrait également récupérer pour 1
euro symbolique le dépôt pétrolier de la raffinerie de Petroplus
Reichstett afin de le transformer en site de stockage.
Les investisseurs ne s'y sont pas trompés. La perspective de ces
opérations a fait flamber de 17,5% le titre de la fin novembre au
début janvier. Rubis a gagné environ 28% en 2012.
Le précieux concours du Paceo
Les acquisitions constituent l'un des moteurs de la croissance du
groupe. Rubis est essentiellement présent sur des métiers matures,
mais relativement peu sensibles aux variations de la conjoncture et
générateurs de trésorerie. Ce qui lui permet de participer
activement à la consolidation du secteur, notamment en profitant de
la volonté des majors pétrolières d'apurer leurs portefeuilles
d'activité.
Le groupe dispose de moyens supplémentaires grâce à son Programme
d'augmentation de capital par exercice d'options, ou Paceo, qui lui
permet de lever de nouveaux fonds et donc d'éviter de trop
s'endetter. Dans le cadre de ce programme, Rubis émet de nouvelles
actions auprès de la Société Générale (GLE.FR), qui se charge
ensuite de les écouler sur le marché.
Et le cas échéant, c'est-à-dire en cas d'acquisition de plus grande
envergure, Rubis peut également passer à la vitesse supérieure. A
la fin 2010, le groupe n'avait pas hésité à lancer une augmentation
de capital en bonne et due forme, d'un montant de 127 millions
d'euros, pour financer en partie le rachat pour 214 millions
d'euros des activités de Chevron dans les Caraïbes.
L'émission de nouveaux titres à court terme ne peut d'ailleurs être
exclue. "Une 'petite' augmentation de capital (100 à 200 millions
d'euros) au cours des prochains mois s'inscrirait dans la logique
de la société de préserver son bilan pour poursuivre les
acquisitions opportunistes dans un secteur de l'aval pétrolier en
restructuration", a récemment estimé Natixis dans une note à ses
clients. En comparaison, la capitalisation de Rubis s'élève à
environ 1,7 milliard d'euros.
L'inconvénient de cette politique est évidemment qu'elle tend à
réduire la part des actionnaires existants. Y compris celles de ses
fondateurs Jacques Riou et Gilles Gobin, qui détiennent moins de 2%
du capital.
Le pacte des pleins pouvoirs
Les deux responsables conservent toutefois le contrôle de Rubis
grâce à un statut de société en commandite (SCA) qui leur donne
pratiquement les pleins pouvoirs en tant qu'associés gérants, au
détriment des autres actionnaires. En contrepartie, les deux
associés sont responsables des dettes sociales de l'entreprise sur
leurs biens propres. Ce qui les incite à ne pas trop laisser filer
sa dette...
Pour renoncer à toute influence sur la gestion et la stratégie de
Rubis, l'actionnaire doit donc avoir une grande confiance dans ses
associés gérants. Cela semble être le cas, dans la mesure où le
rapport cours sur bénéfice de l'action en Bourse n'est jamais
descendu en dessous de 10, selon Société Générale.
Actuellement, cette confiance atteint même des sommets, ce qui
pourrait inciter certains investisseurs à une plus grande prudence.
La flambée de l'action ces dernières semaines a porté son ratio
cours sur bénéfice à plus de 18, selon FactSet. Or selon Société
Générale, ce cours s'est en moyenne inscrit à 15,5 depuis 1997.
-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71;
ambroise.ecorcheville@dowjones.com
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