La région du Grand Toronto n'est pas un marché comme les
autres, c'est pourquoi il lui faut des politiques adaptées.
TORONTO,
le 15 mars 2017 /CNW/ - Selon un nouveau rapport de
Marchés des capitaux CIBC, pour éviter une crise majeure
de l'accessibilité sur le marché immobilier de la région du
grand Toronto, il faut mettre en place des politiques
spécifiques à ce marché visant à augmenter l'offre de propriétés
locatives à vocation particulière.
« Le marché immobilier de la région du grand Toronto
se dirige tout droit vers une crise majeure de
l'accessibilité », a mis en garde Benjamin Tal, économiste en chef adjoint,
Banque CIBC, qui a signé le rapport GTA Housing - Rent
Must be Part of the Solution. « Toutefois, son avenir
n'est pas gravé dans la pierre; il est étroitement lié aux choix
politiques. Mais attention, ce n'est pas au fédéral que cela se
joue, puisque les politiques nationales ont une portée trop large
pour être véritablement efficaces sur un marché aussi particulier.
Ce qu'il faut, ce sont des politiques ciblées. »
Demande élevée, offre faible et hausse des prix des terrains
sont des constantes du marché immobilier de la région du
grand Toronto. Le rapport révèle que l'année 2016 a
d'ailleurs été particulièrement symptomatique de ces phénomènes,
puisqu'elle a enregistré une hausse de 17,3 % du prix moyen
des propriétés, soit la plus forte hausse annuelle depuis les
années 1980.
Au quatrième trimestre, les prix des immeubles en copropriété
ont affiché une augmentation de 16 % sur douze mois, la plus
forte hausse depuis 2010 et l'accélération rapide de
l'activité fin 2007 à l'approche de l'entrée en vigueur des
droits de cession immobilière de Toronto. Toujours selon le rapport, tout comme
pour l'augmentation rapide des prix des immeubles bas, le
déclencheur semble être le prix des terrains. « Les terrains
disponibles pour bâtir des immeubles de grande hauteur se font de
plus en plus rares dans la région du grand Toronto », a
indiqué M. Tal.
Il a expliqué qu'il fallait absolument des politiques
spécifiques, dans la mesure où le marché de cette région ne
fonctionne pas comme les autres, en raison des contraintes
juridiques liées aux terrains. Il a ajouté que l'application d'une
taxe pour les acheteurs étrangers contribuera à ralentir l'activité
à la marge, mais ne doit pas être envisagée comme une solution
miracle.
« Il serait bien plus efficace, et ce dans la durée, de
transformer radicalement le rôle de l'activité locative dans le
paysage immobilier de la ville », a-t-il affirmé. « Pour
faire simple, il est indispensable que le goût pour la location
revienne et que le marché s'adapte de façon à favoriser
l'augmentation de l'offre d'immeubles locatifs. À cet égard,
l'offre de propriétés locatives à vocation particulière joue un
rôle crucial. Si les municipalités prennent quelques mesures
incitatives, les propriétés locatives à vocation particulière
pourraient faire toute la différence pour l'accessibilité du marché
immobilier de la région du grand Toronto. »
M. Tal a précisé qu'il ressort clairement de ses
conversations avec différents promoteurs que l'accélération du
processus d'approbation des projets d'immeubles à vocation
particulière pourrait peser lourd dans la décision finale. En
retour, les municipalités peuvent demander une hausse des ratios
d'inclusion. L'activité relative aux immeubles à vocation
particulière pourrait aussi être relancée par la hausse des taux
d'intensification, par la réduction de la TVH sur ces projets,
ainsi que par l'élimination ou la réduction des droits
d'aménagement, qui à l'heure actuelle sont les mêmes pour des
immeubles en copropriété et des immeubles à vocation
particulière.
Selon M. Tal, le marché locatif de la région du
grand Toronto n'a jamais été aussi tendu, lui qui a connu une
hausse moyenne des loyers de 12 % en 2016. Le nombre des
signatures de bail a ainsi chuté de 9 % l'année dernière, sous
l'effet d'une diminution de l'offre qui s'explique en partie par la
baisse du taux de rotation des locataires. « Beaucoup de
locataires ont choisi de ne pas déménager, car le prix pour se
loger a beaucoup augmenté », a souligné M. Tal.
Par ailleurs, de plus en plus de baux sont signés dans le
segment le plus cher du marché locatif. En 2016, pas moins de
52 % de l'ensemble des baux dépassaient le seuil moyen de
2,75 $ par pied carré, alors qu'il n'y en avait que 25 %
en 2015.
« Conjuguée à la baisse du taux de rotation des locataires,
cette donnée est le signe que les jeunes familles se tournent de
plus en plus vers la location », a expliqué M Tal.
« Il est clair que le marché des condos n'est plus la seule
option qui s'offre aux locataires. La nouvelle génération de
locataires aura besoin de stabilité et recherchera des locations à
long terme; c'est là qu'entrent en jeu les immeubles à vocation
particulière. »
« Il ne reste plus guère de sites disponibles parmi les
emplacements les plus évidents (principalement les stationnements)
et les constructeurs doivent donc déployer des trésors
d'inventivité pour trouver des lots adaptés. »
Le rapport dévoile que, contrairement à la croyance populaire,
l'offre vient à manquer sur le marché des immeubles en
copropriété.
Si les ventes de tels immeubles ont atteint des sommets
en 2016, avec plus de 27 000 unités vendues, les
nouvelles constructions ont chuté de 6 % et les invendus ont
baissé de 50 % pour atteindre leur niveau le plus bas de ces
dix dernières années. Et ce n'est pas tout, car M. Tal a
précisé que le manque d'offre dans le 416 entraîne une hausse
de l'activité dans le 905, qui devrait vraisemblablement
dominer la vente d'immeubles en copropriété sur marché torontois
en 2017.
« Il y a une certaine logique à cette folie, mais nous
avons encore du mal à expliquer une telle hausse des prix
en 2016 sur ces seules bases », a reconnu M Tal.
« Il y a sans doute une augmentation importante de la revente
précipitée qui contribue à cette tendance. Il est donc d'autant
plus urgent que les responsables politiques
interviennent. »
« Le marché finira par être mis à l'épreuve lorsque les
taux d'intérêt grimperont ou que l'économie sera confrontée à la
prochaine récession », a-t-il poursuivi. « Les décisions
que nous prendrons d'ici là détermineront la capacité de la région
à résister à cette épreuve. La relance de la location et
l'augmentation de l'offre d'immeubles à vocation particulière
doivent faire partie de la solution. »
Banque CIBC
La Banque CIBC est une
importante institution financière canadienne d'envergure mondiale
qui compte 11 millions de clients, tant des particuliers que
des entreprises. Elle est composée de trois principales unités
d'exploitation, Services bancaires de détail et Services bancaires
aux entreprises, Gestion des avoirs et Marchés des capitaux.
Marchés des capitaux CIBC offre des produits et des services
intégrés de réseau mondial, des services consultatifs de banque
d'investissement, des services de financement d'entreprises et des
services de recherche de premier plan aux grandes entreprises, aux
gouvernements et à des clients institutionnels à l'échelle
mondiale. Visitez le site www.cibccm.com pour obtenir plus de
renseignements sur la Banque CIBC et Marchés des
capitaux CIBC. Vous trouverez d'autres communiqués de presse à
https://www.cibc.com/ca/media-centre/index-fr.html.
SOURCE Banque Canadienne Impériale de Commerce