Elliott devra faire preuve de diplomatie chez Pernod Ricard - DJ Plus
13 December 2018 - 3:48AM
Bourse Web Dow Jones (French)
Carol Ryan,
The Wall Street Journal,
LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Le fonds activiste Elliott Management
devra faire preuve de délicatesse, qui n'est pourtant pas sa
qualité première, s'il veut contribuer à améliorer les résultats de
sa dernière cible en date Pernod Ricard.
Le gérant de fonds dirigé par Paul Singer a annoncé mercredi qu'il
détenait 2,5% des intérêts économiques du numéro deux mondial des
spiritueux. Connu pour avoir porté le fer avec les dirigeants
d'autres sociétés européennes, notamment Akzo Nobel et Telecom
Italia, Elliott devra adopter une autre approche avec le groupe
français. Pernod Ricard pourrait d'ailleurs s'en tirer à bon compte
s'il applique certaines recettes de son rival britannique
Diageo.
Pernod Ricard, propriétaire du cognac Martell et de la vodka
Absolut, n'est pas un cancre. Au premier trimestre de son exercice
2018/19, le groupe a dégagé une croissance organique de 10,4%,
supérieure à celle de Diageo. Depuis le début de l'année, le titre
offre un rendement de 13% à ses actionnaires, y compris les
dividendes, à comparer à une baisse de 7% pour l'indice CAC 40.
Mais son niveau de rentabilité reste un sujet. Comme le souligne
Elliott, la marge opérationnelle du français est 5 points
en-dessous de celle de son concurrent britannique. Cet écart
s'explique en partie par une exposition moins forte au marché
américain. Il tient aussi au fait que Diageo a taillé dans ses
coûts afin de repousser la menace d'un autre fonds activiste, 3G
Capital, actionnaire de Kraft Heinz et Anheuser-Busch InBev.
Pernod pourrait prendre exemple sur son concurrent en s'attaquant
aux différentes strates de coûts générées par son organisation
décentralisée. La nomination de nouveaux administrateurs pourrait
également faire taire les critiques d'Elliott sur le manque
d'ouverture du conseil d'administration et la mainmise de la
famille Ricard, qui détient encore 14% du capital et contrôle 20%
des droits de vote.
Le groupe devrait néanmoins échapper aux changements radicaux
habituellement réclamés par Elliott. Le fonds n'a pas évoqué de
cessions d'actifs, contrairement à ce qu'il a fait dans l'un de ses
récents investissements, l'hôtelier britannique Whitbread. La
question d'un rachat, comme pour le néerlandais Akzo Nobel, n'est
pas non plus posée.
Compte tenu de la taille de sa participation, Elliott devra
s'accorder avec un actionnaire de poids derrière la famille Ricard:
Groupe Bruxelles Lambert à la tête de 7% du capital et que le fonds
n'a pas encore sondé. Conscient que la France reste un pays
hermétique aux activistes, l'investisseur s'est attaché les
services d'une figure du monde des affaires, Alain Minc, pour se
faire accepter.
Parmi ses récentes cibles en Europe, Pernod Ricard est celle avec
qui le fonds a le plus de chances d'entretenir de bons termes.
-Carol Ryan, The Wall Street Journal
(Version française: François Schott) ed: ECH
Agefi-Dow Jones The financial newswires
(END) Dow Jones Newswires
December 12, 2018 11:28 ET (16:28 GMT)
Copyright (c) 2018 Dow Jones & Company, Inc.
Akzo Nobel NV (EU:AKZA)
Historical Stock Chart
From Dec 2024 to Dec 2024
Akzo Nobel NV (EU:AKZA)
Historical Stock Chart
From Dec 2023 to Dec 2024