François Schott,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le producteur d'énergies renouvelables Voltalia rejoint lundi Neoen au sein de l'indice SBF 120, éclipsant une autre valeur du secteur, McPhy. Depuis sa création en 2005, le groupe parisien a su se développer à l'international et traverser les crises - 2008, Covid - grâce notamment au soutien de son principal actionnaire, la famille Mulliez.



Cette dernière, propriétaire notamment du distributeur Auchan, détient 70% de la société et a participé à sa dernière augmentation de capital - 490 millions d'euros - en novembre dernier. Interrogé à l'époque par L'Agefi, le directeur général de Voltalia, Sébastien Clerc, avait indiqué que cette levée de fonds permettrait au groupe d'investir, d'ici à 2027, entre 2 milliards et 3 milliards d'euros afin de doubler sa capacité de production en exploitation ou en construction, à plus de 5 gigawatts contre 2,43 GW aujourd'hui.



Voltalia vise également un triplement de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) entre 2021 et 2027, à taux de change constants, pour atteindre 475 millions d'euros. Outre la mise en service de nouvelles centrales, le producteur devrait bénéficier de la hausse des prix de l'électricité dans le cadre du renouvellement de ses contrats à long terme, qui représentent 95% de ses ventes d'électricité verte. Voltalia compte également saisir de nouvelles opportunités sur le marché en plein essor des "corporate PPA" (contrat de fourniture d'électricité à long terme conclu par une entreprise directement auprès d'un fournisseur) comme ceux conclus l'an passé avec Leroy Merlin et Renault.



Mais c'est à l'international que Voltalia fonde l'essentiel de sa croissance. Le groupe est présent en Europe, en Afrique et en Amérique latine. Le Brésil représente à lui seul 80% de sa production totale d'électricité. Il est en revanche absent du marché américain, qui s'annonce comme le nouvel eldorado des énergies renouvelables au cours des prochaines années, grâce à un plan d'investissement de 370 milliards de dollars en faveur de la transition énergétique lancé en 2022 par l'administration Biden ("Inflation Reduction Act").



Outre l'exploitation de ses propres centrales, Voltalia propose ses services de développeur d'installations éoliennes, photovoltaïques, biomasse ou hydroélectriques pour le compte d'autres énergéticiens. Cette activité, qui génère des revenus à travers la cession des centrales construites et la signature de contrats d'exploitation et de maintenance, compte pour la moitié du chiffre d'affaires du groupe. Elle réduit également ses besoins en capital, dans un secteur qui en consomme beaucoup.



Forte exposition aux marchés émergents



S'il compte profiter de ces spécificités à l'heure de l'accélération des investissements dans la transition énergétique, Voltalia n'échappe pas aux vents contraires qui balaient actuellement le secteur, notamment la hausse des taux d'intérêt et du prix des composants, qui pourraient faire baisser la rentabilité d'un certain nombre de projets.



Cela explique en partie la prudence des analystes : selon le consensus Factset, 70% ont une recommandation "neutre" sur Voltalia, et 30% sont à l'achat. Reste qu'à 29 fois les bénéfices attendus pour l'année en cours, l'action se traite avec une décote sur la plupart de ses rivaux, notamment Neoen (40 fois), en dépit de la baisse du cours depuis deux ans.



"Le titre apparait à première vue moins cher que celui d'acteurs qui semblent comparables, mais cela reflète deux caractéristiques du groupe : un part importante de services, qui sont moins valorisables que la vente d'électricité, et une très large exposition aux marchés émergents, notamment le Brésil, qui subissent une décote comparé aux marchés développés", souligne Paul Chabran, analyste de la banque Van Lanschot Kempen.



Par ailleurs, les objectifs du groupe à 2027 offrent une visibilité limitée sur les résultats publiés car ils s'entendent à taux de change et ressources en vent constantes. "Les quelques années précédentes ont montré que ces deux éléments ne sont pas toujours stables et ont une influence proportionnelle, voire plus que proportionnelle, sur l'Ebitda de Voltalia", souligne l'analyste. Le groupe publiera jeudi ses résultats financiers pour l'exercice 2022.



Le faible flottant du titre - 24% - est également un problème pour certains investisseurs, selon Paul Chabran. L'intégration au SBF 120 pourrait néanmoins attirer de nouveaux actionnaires à la recherche d'une valeur de croissance qui n'a que rarement déçu sur ses objectifs et qui semble aujourd'hui bon marché.





-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV



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March 20, 2023 04:20 ET (08:20 GMT)




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