OTTAWA,
ON, le 4 juill.
2024 /CNW/ - Conditions de travail insoutenables, ressources
insuffisantes et vaines promesses de temps meilleurs. Ressentant
l'urgence du moment, c'est ce dont parlent les travailleurs de la
protection de l'enfance de la région d'Ottawa. Après neuf mois de négociations, pour
plus de 320 travailleurs de la Société de l'aide à l'enfance
d'Ottawa (SAEO), le délai de grève
approche à grand pas. À moins qu'une entente de principe ne soit
conclue avant minuit une le 6 juillet prochain, ces membres de la
section locale 454 de l'OPSEU/SEFPO seront en grève et des piquets
de grève seront mis en place le matin du 8 juillet.
« Ça fait des années que nous nous plaignons de la détérioration
de nos conditions de travail, tandis que des bureaux se ferment les
uns après les autres droit sous nos yeux », a déclaré
Michele Thorn, présidente de la
section locale 454 de l'OPSEU/SEFPO. « Les travailleurs vont
au-delà de leurs descriptions d'emploi pour combler les lacunes
laissées par un gouvernement qui omet de financer les autres
organismes communautaires, comme il le fait d'ailleurs avec nous.
Et des enfants continuent de passer au travers des mailles du filet
à des taux alarmants. »
« Nous sommes conscients des répercussions d'un arrêt de
travail complet, mais les conditions actuelles sont insoutenables
», a ajouté Mme Thorn. « Comment peut-on assurer la
sécurité des enfants, des jeunes et des familles avec si peu de
travailleurs? »
La section locale 454 de l'OPSEU/SEFPO représente les
travailleurs de première ligne en protection de l'enfance, les
conseillers en enfance et auprès des jeunes, le personnel de
soutien administratif et de la TI, ainsi que le personnel des
services directs, les travailleurs au bureau de placement, à la
réception téléphonique et du système de placement familial et
d'adoption, ainsi que les autres travailleurs de la Société d'aide
à l'enfance d'Ottawa. Le syndicat
et l'employeur se sont rencontrés une dernière fois mardi dernier
pour une médiation, mais les pourparlers ont échoué après qu'il
soit devenu clair que des améliorations en ce qui concernait les
enjeux clés, tels que la protection contre les licenciements
massifs et les augmentations salariales tant attendues n'étaient
pas sur la table.
Le syndicat demande à l'agence d'accorder la priorité à
l'accomplissement de son mandat, à savoir d'assurer « la sécurité
et le bien-être des enfants et des jeunes » et de résister aux
nouvelles coupures dans les ressources mises à la disposition des
familles et des communautés. Comme le gouvernement Ford n'agit pas,
ce travail doit être entrepris à la table des négociations.
« L'employeur prévoit des licenciements massifs imminents
que nous ne pouvons pas nous permettre de faire et qui auraient un
impact grave sur les familles que nous soutenons », a encore
dit Mme Thorn. « Nous sommes déjà aux prises avec
des taux élevés d'épuisement professionnel tandis que nous essayons
de maintenir le rythme avec des cas de plus en plus complexes et
des ressources qui s'amenuisent. Les mises à pied auront des
conséquences désastreuses sur la charge de travail et ne feront que
rendre plus difficile pour le personnel de garder les familles
ensemble. »
À l'instar de nombreux organismes du secteur, la SAE
d'Ottawa est aux prises avec une
crise de recrutement et de maintien en poste due à des salaires
trop bas, laquelle exerce une pression encore plus grande sur les
travailleurs restants.
Les travailleurs de la SAE ressentent eux aussi l'impact de la
hausse du coût de la vie, selon Michele
Thorn. « Lors de la dernière
ronde de négociations, le projet de loi 124 a eu un gros impact sur
nos salaires. Nous avons dû nous y faire. L'employeur avait promis
qu'il se « rattraperait » la prochaine fois. C'est
toujours « la prochaine fois », mais c'est maintenant que
nous souffrons. Notre travail est de plus en plus complexe et nous
avons besoin de ressources pour relever les défis qui se présentent
à nous. »
« Nous en avons marre de nous plaindre sur l'ampleur de la crise
à la SAE et d'avoir l'impression que personne ne nous
écoute », a ajouté Mme Thorn. « Si la province
ferme les yeux sur la situation, nous sommes prêts à lutter
publiquement et sur la ligne de piquetage. »
« Les enfants méritent mieux que des promesses », a déclaré JP
Hornick, qui préside l'OPSEU/SEFPO. « Si Ford se souciait vraiment
des enfants, son gouvernement ne continuerait pas de mettre en
danger les enfants les plus vulnérables dans nos communautés, dont
des centaines dans la région d'Ottawa et des milliers à travers la province,
en continuant de sous-financer les Sociétés d'aide à l'enfance.
»
SOURCE Ontario Public Service Employees Union (OPSEU/SEFPO)